Monsieur le Président de la Région,
Monsieur le Premier Vice Président du CES National
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Cher(e)s collègues,
Comme la plupart des Conseils Economiques et Sociaux Régionaux,
notre assemblée a voté des avis depuis deux ans, à
la demande de la Région, dans le cadre de ses nouvelles compétences
: Schéma Régional et Développement Economique, Plan
Régional de Développement de Formation, contribution au
Contrat de Projets Etat-Région, avis sur la plate-forme partenariale
élaboré par le Conseil Régional pour les négociations
avec l’Etat, mais aussi en faveur des infrastructures de communication,
des services publics, de l’offre de soins et de la culture.
Par
anticipation sur des grands enjeux régionaux ou nationaux, notre
assemblée a fait des propositions pour l’avenir de la recherche,
des jeunes doctorants, pour la jeunesse, sur le Grand Projet de Ville,
et s’est autosaisi sur la politique des pôles de compétitivité
au point d’en proposer un troisième en faveur de l’agriculture
et de l’agroalimentaire avec la recherche agronomique au cœur
du projet, c’est le projet « Agrimip » porté
par la Région, l’Etat et toutes les collectivités
de Midi-Pyrénées.
C’est un bon travail du CESR qui a prouvé sa capacité
à rassembler sur des projets. Le troisième pôle de
compétitivité sera vraisemblablement labellisé par
le gouvernement dans les prochaines semaines, j’ai le plaisir à
le rappeler le jour où le Président de la Région
va inaugurer la 4ème édition du Salon International de la
Sécurité et de la Qualité Agroalimentaire avec les
partenaires de l’Eurorégion.
Mais vous avons voulu faire un travail spécifique consacré
à l’emploi en région, c’est-à-dire dans
notre champ géographique de compétences en élaborant
un diagnostic en identifiant les enjeux.
En faisant cette proposition au bureau du Conseil Economique, j’en
ajoutai une autre à partir de cet avis, une fois voté, d’organiser
une conférence avec tous les acteurs socio-économiques concernés
dans les territoires de Midi-Pyrénées, d’où
la présence des conseils de développement des pays et agglomérations
de la région, mais aussi des missions locales et des maisons de
l’emploi et de la formation, je les remercie pour leur participation.
Le droit au travail est un principe fondateur de la société
française comme le stipule la Constitution de la République,
dans son préambule :
« Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un
emploi. Nul ne peut être lésé, dans son travail ou
son emploi, en raison de ses origines, de ses opinions ou de ses croyances
».
Ce droit fondamental théorique est aujourd’hui loin d’être
une réalité en France comme en Midi-Pyrénées.
Les situations de précarité, les difficultés d’insertion,
de créations d’emploi, comme le taux élevé
de chômage en attestent. Cette situation de l’emploi, plus
que préoccupante, menace la cohésion sociale des territoires
de notre région et de notre pays.
Ce sont les raisons pour lesquelles le CESR a réalisé un
« Diagnostic de l’emploi en Midi-Pyrénées »,
partagé par l’ensemble des acteurs socio-économiques
régionaux qui le compose, qui peut s’avérer être
un outil pertinent d’aide à la décision dans la logique
du renforcement des interventions du Conseil Régional.
Le CESR a organisé son travail en deux étapes :
*a première consistant à saisir les caractéristiques
majeures de l’emploi régional pour en définir les
contours, « le paysage de l’emploi », à travers
la démographie régionale, l’emploi salarié
et non salarié par secteurs d’activités et zones d’emploi,
la répartition des catégories socioprofessionnelles et des
qualifications pour terminer par l’examen des conditions d’emploi
et d’accès à l’emploi des Midi-Pyrénées.
* La seconde portant sur l’identification des enjeux qui pourraient
aider les acteurs régionaux dans leurs réflexions et leurs
prises de décision, dans l’élaboration des mesures
pour améliorer l’emploi sur l’ensemble du territoire
de Midi-Pyrénées.
Je me propose de vous le restituer rapidement :
Le paysage de l’emploi fait apparaître des caractéristiques
propres à Midi-Pyrénées :
* des disparités territoriales fortes tant du point de vue des
secteurs d’activités que de la répartition socioprofessionnelle
des actifs et de la nature des emplois occupés avec une hégémonie
fortement marquée du pôle Toulousain qui concentre à
lui seul la moitié des emplois régionaux,
* un secteur des services en forte progression regroupant à lui
seul plus des deux tiers des emplois de la région,
* un niveau de qualification globalement faible rendant difficile les
mobilités professionnelles et l’accès à l’emploi.
Par ailleurs, Midi-Pyrénées n’échappe pas à
la tendance générale en enregistrant une forte croissance
de l’instabilité de l’emploi, de la précarité
professionnelle, avec des difficultés d’accès à
l’emploi particulièrement marquées pour les jeunes,
les femmes et les immigrés fragilisant ainsi fortement la cohésion
sociale régionale. Toutefois, elle bénéficie de réels
atouts.
UN ANCRAGE REGIONAL FORT AUTOUR DES INDUSTRIES DE POINTE, DES
SERVICES AUX ENTREPRISES ET DES ACTIVITES DE RECHERCHE
Répartition de l’emploi salarié
par grands secteurs industriels productifs et leur évolution :
L’industrie régionale concentre plusieurs activités
à forte valeur ajoutée (aéronautique, espace, électronique,
informatique, biotechnologies…). Les secteurs de l’aéronautique
(et du spatial à un degré moindre), de l’électronique
et des systèmes embarqués, ainsi que de l’agroalimentaire,
sont en croissance forte et régulière. La place de la métropole
toulousaine au niveau mondial dans le domaine aéronautique et spatial
a d’ailleurs été récemment confortée
par l’implantation de la chaîne d’assemblage de l’A380
et du futur siège de la concession Galiléo, et probablement
la chaîne d’assemblage de l’A350, ce secteur représente
60 000 emplois.
A partir de la crise de croissance industrielle que connaît l’aéronautique,
il nous appartient de comprendre, avec le diagnostic en cours d’élaboration
sur la sous-traitance, comment construire de nouveaux partenariats entre
les donneurs d’ordre et les sous-traitants, portant sur l’innovation,
la recherche (le pôle de compétitivité est un point
d’appui), la qualification des personnels, la sécurisation
des parcours professionnels, la gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences.
L’existence de ces secteurs industriels de pointe est un gage de
rayonnement international pour la région : premier excédant
commercial des régions françaises - le taux de croissance
y est supérieur à la moyenne nationale -.Midi-Pyrénées
est également la quatrième région française
pour l’accueil d’investisseurs étrangers.
L’émergence du Cancéropôle, du pôle de
compétitivité Cancer-Bio-Santé sur le site d’AZF,
ne doit pas faire oublier la nécessité de maintenir une
activité chimique, quelle soit qualifiée de verte ou fine,
à Toulouse si l’on veut développer, à côté
de la recherche, les biotechnologies. Nous devons saluer le groupe pierre
FABRE qui crée dans cette région 300 à 400 emplois
supplémentaires par an, dans l’industrie du médicament
et de la cosmétique.
LA PROGRESSION DU TAUX DE CREATION D’EMPLOI ET D’ACTIVITES
S’AFFIRME DANS LE SECTEUR TERTIAIRE ET DANS LA CONSTRUCTION.
Si,
sur les huit départements de la région, l’Aveyron,
le Gers, le Tarn-et-Garonne et le Lot gardent encore un profil économique
lié aux activités agricoles et agroalimentaires. Les autres
ont développé un profil plus industrialisé, associé
à une forte présence des activités de services aux
entreprises et de recherche. Ces activités sont, par ailleurs celles
qui ont le plus progressé, en augmentant de 50% en dix ans.
Malgré de fortes disparités selon les bassins d’emplois,
Midi-Pyrénées arrive aujourd’hui en tête des
régions créatrices d’emplois et continue sa progression
:
+ 3,7% en 2005 par rapport à 2003. Cette évolution est essentiellement
due au progrès continu du secteur tertiaire. Entre 1990 et 2003,
la croissance de l’emploi salarié dans le secteur tertiaire
atteint 33%, pour une évolution moyenne en région de 24
% tous secteurs confondus, et cette progression s’accélère
encore pour les années 2004 et 2005, notamment dans le secteur
des services aux entreprises qui bénéficient de l'orientation
favorable des secteurs de l'aéronautique et de la construction.
COMME LE RAPPELLE LE DIAGNOSTIC DE L’ETAT POUR LE PROGRAMME
OPERATIONNEL EUROPEEN, MIDI-PYRENEES POSSEDE UN POTENTIEL EXCEPTIONNEL
EN MATIERE D’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE RECHERCHE.
Midi-Pyrénées se place dans la moyenne supérieure
au regard de plusieurs indicateurs de Lisbonne, et possède surtout
de nombreux atouts en termes d’enseignement supérieur et
de recherche :
* 4ème région de France et 20ème région d’Europe
par son potentiel de chercheurs (14 500, soit 7,4 % du total national),
* 1er rang français en intensité de la recherche et développement
(dépenses de R&D dans le PIB régional), avec un effectif
total de R&D supérieur à 22 000 personnes (public et
privé),
* 4ème rang pour le nombre de chercheurs privés, avec 8
475 équivalents temps pleins en 2004,
* Près de la moitié de la dépense intérieure
de R&D régionale est consacrée à l’aéronautique,
ce ratio dépasse largement les 50% si on y associe les dépenses
liées aux systèmes embarqués. Le secteur des composants
électriques électroniques est également fortement
représenté dans les dépenses régionales en
matière de recherche et développement,
* 380 laboratoires de recherche, dont plusieurs leaders européens
(ONERA, CNRS, CNES) et des laboratoires communs associantacteurs publics
et privés autour de thèmes de recherche de pointe le plus
souvent liés aux secteurs aéronautique, spatial, électronique
et informatique,
* Forte présence universitaire avec 4 universités, à
laquelle s’ajoutent 15 écoles d’ingénieurs,
qui accueillent 4 700 étudiants à la rentrée 2003-2004,
soit 4,2 % des effectifs de la région, contre 3 % en moyenne en
France,
* Près de 22 % d’étudiants en sciences (hors IUT),
soit près de 5 points de plus que la moyenne nationale,
* Par l’économie (24 %) et la littérature (11%). Les
filières tertiaires l’emportent sur les filières secondaires
dans les sections de techniciens supérieurs comme dans les écoles
spécialisées (59 %),
* La région est la deuxième de France en nombre d'étudiants
par habitant (au total : 113 000 étudiants en 2003, et un taux
de croissance annuel moyen de 1000 étudiants supplémentaires).
TOUTEFOIS, LA CONCENTRATION DES ACTIVITES A FORTE VALEUR AJOUTEE
SUR LA METROPOLE TOULOUSAINE, LA SPECIALISATION INDUSTRIELLE ET L’EVOLUTION
DE LA PYRAMIDE DES AGES POURRAIENT FRAGILISER A TERME LA REGION MIDI-PYRENEES.
Le potentiel évoqué ci-dessus accuse des disparités
inquiétantes, dont un déséquilibre persistant entre
l’attractivité de la métropole toulousaine et les
autres territoires régionaux.
Toulouse a ainsi absorbé plus de la moitié des nouveaux
habitants de Midi-Pyrénées (167 000), étendant son
influence directe sur quatre départements limitrophes : fonctions
métropolitaines, services aux entreprises, et activités
industrielles à forte valeur ajoutée. De plus, la métropole
régionale concentre près de 90 % des étudiants régionaux.
Enfin, un emploi sur deux et une entreprise sur cinq se trouvent en Haute-Garonne.
Le potentiel exceptionnel de recherche et d’innovation reste concentré
sur les secteurs industriels de pointe et ne concerne qu’indirectement
les secteurs d’activités traditionnels. On constate, dans
plusieurs secteurs, un décalage, voire une inadéquation
entre les capacités de recherche et d'innovation et les capacités
d'exploitation par le tissu productif, notamment dans la filière
agroalimentaire. La candidature régionale autour du pôle
« Agrimip Innovation » aura pour objectif de pallier ces insuffisances
sectorielles.
UN DESEQUILIBRE CROISSANT ENTRE TOULOUSE ET LE RESTE DE LA REGION.
Le
rythme de croissance de la zone d’emploi de Toulouse est près
de trois fois plus élevé que le reste de Midi-Pyrénées.
En effet, les pouvoirs de décision, les secteurs économiques
à forte valeur ajoutée, l’emploi qualifié et
l’offre d’emploi sont largement regroupés dans l’agglomération.
Ainsi, à l’horizon 2015, Toulouse devrait concentrer plus
de la moitié de la population active.
Hors Toulouse, l’emploi est polarisé autour de l’agriculture,
des industries agroalimentaires et de l’économie «
présentielle ». De plus, les spécialisations fragilisent
les territoires surtout ceux touchés par les industries traditionnelles
en déclin. Mais, certaines zones rebondissent comme Decazeville
ou Castres qui ont aussi des activités industrielles : la Mécanic
Vallée, l’industrie pharmaceutique et cosmétique dans
le Tarn.
UNE MENACE POUR LA COHESION REGIONALE : LA CROISSANCE DE L’INSTABILITE
DE L’EMPLOI ET DE LA PRECARITE
Le tissu de Midi-Pyrénées est en constante restructuration
: chaque année, un poste de travail sur trois est soit créé,
soit supprimé, soit déplacé. Ce phénomène,
qui va en s’accentuant, engendre une forte rotation des salariés,
particulièrement dans le secteur tertiaire où le taux de
rotation est deux fois plus important que dans l’industrie et le
BTP. Ainsi, un nombre élevé de Midi-Pyrénéens
se retrouve à la recherche d’un emploi qui est de plus en
plus souvent proposé en CDD, intérim ou temps partiel.
Les hommes et les femmes de Midi-Pyrénées ont donc des parcours
professionnels de plus en plus discontinus, alternant périodes
de chômage et emplois atypiques. Ces situations, qui créent
une forte instabilité de l’emploi, débouchent malheureusement
souvent sur une grande précarité pour les publics les plus
fragilisés que sont les jeunes non qualifiés, les femmes,
les handicapés, les chômeurs de longue durée et les
immigrés.
Malgré une forte demande d’emploi, des tensions sur le marché
du travail subsistent dans les secteurs du BTP, de l’agriculture
et de l’hôtellerie restauration, secteurs bénéficiant
d’une image où les conditions de travail et de rémunération
sont insuffisamment attractifs.
Des performances économiques certes, mais la cohésion sociale
est fragilisée par la persistance de plusieurs espaces urbains
en difficulté. Cela rend plus que nécessaire la négociation
en cours, au plan national, des partenaires sociaux sur le thème
de la sécurisation des parcours professionnels ou de la «
flexsécurité » que nous avons retenu pour une table
ronde cet après-midi.
L’attractivité n’est pas toujours synonyme de création
d’emploi équivalent. Les populations les plus précarisées
ne bénéficiant pas de toutes les retombées économiques
positives et leur intégration ne va pas de soi.
Fin 2004, 325 000 personnes, soit 12% de la population, vivent avec un
revenu inférieur au seuil de précarité (735 euros
par mois)
En 2004, près de 146 600 personnes dans la région sont allocataires
des cinq principaux minima sociaux.
252 000 personnes sont couvertes par l’un des cinq minima sociaux,
soit 9,4% de la population régionale.
Mais à ces phénomènes connus, s’ajoute un autre
phénomène celui de la précarité professionnelle,
CDD, intérim, temps partiel.
Ces questions sensibles, répertoriées sous l’appellation
Zone Urbaine Sensible à ce jour n’ont pas permis d’enrayer
ces fragilités.
LES ENJEUX
Bien qu’en Midi-Pyrénées le marché
du travail soit en expansion continue depuis plus de trente ans, avec
une croissance plus rapide qu’au niveau national, que le nombre
d’entreprises créées, dans tous les secteurs d’activité,
se situe à un niveau élevé, la croissance de l’emploi
ne parvient pas à satisfaire la demande de travail et à
résorber le chômage qui reste à un niveau élevé.
Les conditions d’accès à l’emploi sont de plus
en plus difficiles et sélectives, et les conditions d’emploi
des actifs occupés se sont elles aussi globalement dégradées,
régionalement comme au niveau national.
* Face à ce déficit d’emploi pour tous, et d’emploi
de « qualité », ou encore d’emploi « convenable
» tel qu’il est défini par l’Organisation Internationale
du Travail, aussi bien dans l’exercice de leur métier, leurs
conditions d’emploi, que pour leurs conditions de vie, c’est-à-dire
un emploi qui assure aux personnes une vie digne, pour eux-mêmes
et leur famille, une sécurité pour envisager l’avenir
plus sereinement,
* face à la montée de la précarité professionnelle
en raison des transformations et des mutations économiques,
* quels sont les leviers potentiels pour développer l’emploi,
permettre un taux de croissance visant le plein emploi et améliorer
la situation des actifs en région, renforcer le tissu productif
porteur d’emploi ?
Car il n’est pas possible de se satisfaire du sous-emploi, du «
précariat » de l’emploi à n’importe quelles
conditions, mal rétribué, mal protégé, qui
génère des travailleurs pauvres et de l’exclusion.
Les créations d’emplois sont les résultats de la croissance,
de l’innovation, de la recherche et du développement, de
la conquête de nouveaux marchés et de la consommation. C’est
le développement des activités qui poussent les entreprises
à embaucher, seule la création de richesse peut réduire
le chômage et l’exclusion.
Pour tenter de répondre à ces problématiques que
les données statistiques révèlent dans cette approche
de la réalité de l’emploi régional, cinq enjeux
ont été identifiés, qui sont fortement imbriqués
les uns aux autres et interagissent :
* des enjeux de cohésion sociale avec des questionnements : Comment
prévenir et résorber la précarité professionnelle
et l’exclusion ? Comment lutter contre les inégalités
d’accès à l’emploi ?
* des enjeux démographiques : Comment faire face aux besoins de
renouvellement de la population active consécutive au vieillissement
des actifs salariés et non salariés ?
* des enjeux de développement économique : Comment Midi-Pyrénées
peut-elle conserver son attractivité économique et sa dynamique
de créations d’emplois ? Quels moyens mettre en œuvre
?
* des enjeux d’aménagement du territoire : Comment renforcer
l’attractivité et la dynamique économique et sociale
de Toulouse et réduire le décalage entre l’agglomération
centrale et l’ensemble de la région ?
* des enjeux de formation et de qualification : Comment mieux corréler
formation, qualification et emploi ? Comment faire jouer à la formation
continue son rôle de formation tout au long de la vie et lui permettre
de répondre à la faiblesse des qualifications des actifs
en région ?
Ils sont organisés autour des grandes compétences de la
région, qui doivent trouver leur traduction opérationnelle
dans les programmations SRDE, PRDF, PRFP pour aboutir à un plan
global d’aménagement et de développement du territoire
régional.
L’objectif du CESR aujourd’hui est de confronter son analyse
du développement économique de la situation de l’emploi
sur le plan régional et dans les bassins d’emploi, avec les
acteurs socio-économiques régionaux, pour élaborer
des réponses adaptées aux questions soulevées par
ces enjeux régionaux.
Le rapport du CESR élaboré par la Commission Education-Emploi-Formation-Sports
et adopté par 90% des conseillers le 27 juin 2006 constitue un
diagnostic innovant et de grande qualité pour les acteurs socio-économiques.
Le rapport du Conseil de l’Emploi, des Revenus
et des Coûts, présenté le 17 novembre par Jacques
DELORS au Premier Ministre, est un appui supplémentaire à
notre propre travail, il désigne deux chantiers prioritaires pour
l’Etat, les collectivités et les partenaires sociaux :
* la situation des salariés à la carrière chaotique
alternant les contrat à durée déterminés et
l’intérim, et des périodes parfois longues de chômage,
* le sort des 190 000 jeunes sortant chaque année de l’école
ou de l’université sans diplôme.
Cet immense gâchis est une des causes de la faiblesse de la croissance
française, de la grande précarisation de près de
cinq millions de français et de l’accroissement des inégalités
et de la pauvreté.
La formation initiale, l’alternance, l’orientation doivent
être au cœur de nos réflexions pour sortir de cet immense
gâchis et machine à produire de l’exclusion caractérisant
le « modèle social français » qui en Europe
est si contesté au niveau de ses résultats.
Mesdames, Messieurs avant de vous présenter le déroulement
de cette conférence, je tiens à vous remercier d’en
partager les enjeux.
A quelques semaines des avis que nous avons à émettre sur
le prochain contrat de projets Etat-Région ou les programmes opérationnels
européens, nous devons rappeler que l’accès de tous
à un emploi et le développement économique sont avec
la formation des hommes et des femmes au cœur de nos préoccupations
de citoyen et quand l’argent public est rare il faut faire des arbitrages
sur l’essentiel :
* la formation,
* l’élévation du niveau de qualification,
* l’innovation, la recherche et le transfert des technologies,
* la cohésion économique, sociale et territoriale
Nous devons garder une industrie en France et en Europe et des emplois
qualifiés et attractifs pour faire reculer les inégalités
et les discriminations.
Les conclusions que nous ferons à l’issue de cette journée
doivent nous donner, Monsieur le Président, des pistes nouvelles
pour travailler ensemble.
La présence du 1er Vice-Président du Conseil Economique
et Social et des CES de Bretagne et Rhône-Alpes avec lesquels nous
partageons beaucoup de valeurs enrichira nos travaux.
Je remercie le Président de la Région Midi-Pyrénées
pour le soutien matériel et sa participation à l’ouverture
de cette Conférence sur l’emploi et le développement
économique qui doit contribuer à renforcer la place de la
région, pivot de la décentralisation.
Je vous remercie.
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