Une information collective et partagée par les acteurs économiques et sociaux régionaux sur les conditions de privatisation de l’Aéroport Toulouse-Blagnac réunis au sein du Bureau du CESER de Midi-Pyrénées le 29 Septembre et 7 Novembre 2014 est préférable dans une démocratie à la culture du secret… surtout quand il s’agit de l’avenir du 1er bassin d’emploi de la région, avec une industrie stratégique, l’aéronautique.

Par deux fois, le Bureau du CESER a donné mandat à son président pour interpeller le Gouvernement sur les carences du cahier des charges de l’appel d’offres qui avait omis des clauses spécifiques sur l’occupation foncière par les sociétés aéronautiques et les conditions spécifiques pour les vols d’essais, puis sur les délais de consultation et le manque de transparence.

L’action du CESER a été entendue et comprise par le Gouvernement par la lettre adressée par le 1er Ministre au Président d’Airbus le 20 Octobre dernier.

Le CESER rappelle son attachement à ce que les collectivités et la CCI de Toulouse gardent une minorité de blocage dans le cadre de la nouvelle gouvernance de cet aéroport (en passant pour chaque collectivité de 5% à 8%, soit 24% ajoutés au 25% de la CCI de Toulouse, soit au total 49%) - c’est aussi la délibération de la CCI de Toulouse de Juillet 2014 - et demande que le foncier reste sous la maîtrise publique pour ce qui concerne le développement de la filière aéronautique. C’est ce qui a permis en 2001 d’obtenir le choix d’Aéroconstellation à Blagnac pour construire l’usine d’assemblage de l’A 380 avec des aménagements routiers réalisés et financés à 100% par le Conseil Général de la Haute-Garonne quand de beaux esprits demandaient la construction du Hall d’assemblage à … Hambourg !!!

Défendre l’intérêt général de sa région et l’avenir d’un site industriel qui, avec l’aéroport, génère 91000 emplois, peut être un objectif partagé par tous, encore faut-il garder la maîtrise des décisions.

L’assemblée plénière du CESER, mercredi 12 Novembre 2014 à l’Hôtel de Région, a confirmé ses positions. Si le CESER avait été consulté sur la privatisation de l’aéroport, il aurait émis une réponse négative assortie de plusieurs recommandations. Il suffit, aujourd’hui, de faire le bilan de la vente par l’Etat (et l’Agence de Participation de l’Etat) des concessions autoroutières.

L’aéroport de Toulouse-Blagnac est bien géré depuis 50 ans (Hall A – B – C et D) par la CCI de Toulouse, rapportant 10 millions d’euros par an ; que la puissance publique se prive de ses recettes est, hélas, une vision à court terme et pourquoi pas demain la mise aux enchères publiques des centrales hydrauliques d’EDF...

La Chine est un grand pays, ami de la France depuis 50 ans, avec lequel nous devons renforcer les coopérations économiques, scientifiques et culturelles, mais il s’agit aussi de préserver nos intérêts stratégiques de long terme.

Jean-Louis CHAUZY
Président du Conseil Economique Social et Environnemental Régional Midi-Pyrénées